* Tsigane : du grec athinganos, tsigane signifie »celui qui ne veut pas toucher ni être touché ».
Les gitans sont arrivés en Grèce au IXe siècle. Manouche en tsigane veut dire « homme » et désigne la moustache que porte la plupart des gitans.
À travers le monde, il existe un très grand nombre de cultures, d’ethnies et de tribus. Chaque peuple possède une histoire et mérite que l’on s’y intéresse. Malheureusement, il arrive que cette histoire se déforme au fil du temps. Les préjugés se chargeront de changer l’idée que se font les gens d’un groupe culturel et les agissements inacceptables de certains auront tôt fait de jeter l’opprobre sur l’ensemble d’un groupe.
Réalisées depuis 2011, ces photographies montrent la vie d’un groupe, celle des gens du voyage. Agréablement surpris par leur accueil, ces gens vivent d’une façon simple et nomade pour la plupart d’entre eux.
Les gens du voyage sont une communauté qui reste mal vue par notre société. A l’heure où les médias surparlent des ROMS, l’amalgame avec les tsiganes se renforce.
Leur message est clair, m’ont-ils dit : ils souhaitent s’ouvrir au monde extérieur à leur communauté c’est-à-dire avoir plus de contacts avec la population française pour que celle-ci réalise et voit comment ils vivent, ce qui changera leur image.
Le terme « gens du voyage » désigne des individus qui possèdent pour la très grande majorité la nationalité française et qui ont un mode de vie traditionnel fondé, à l’origine, sur la mobilité et le voyage, même si nombre d’entre eux sont aujourd’hui sédentaires. On estime qu’il y a en France environ 500.000 personnes qui peuvent être rattachées au groupe des « gens du voyage ».
L’expression « gens du voyage » est une catégorie juridique du droit français, mise en circulation par deux décrets de 1972, qui se référaient à la loi du 3 janvier 1969 sur « l’exercice des activités économiques ambulantes et le régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe ».
Le terme générique « Tsigane » est généralement utilisé pour désigner l’ensemble des populations, toutes ethnies et tous statuts confondus (nomades, gitans, voyageurs, itinérants, gens du voyage…), qui se reconnaissent d’un peuple originaire des Indes qu’ils ont quitté au Xe siècle, qui sont arrivés en Europe au XVe siècle et dont le voyage est la base de l’organisation sociale.
L’objectivité du voyage (le fait de voyager) est à distinguer de la subjectivité du voyage (le fait de se sentir voyageur) et c’est bien cette subjectivité du voyage qui participe de la construction identitaire des gens du voyage. Un voyageur, même s’il ne voyage pas, reste nomade. Par opposition, le sédentaire est le gadjo, celui qui est attaché à la terre.
La pratique du voyage et la halte sont étroitement imbriquées ; pour beaucoup de familles de voyageurs, l’hiver correspond à la saison de halte et l’été à la période de voyage, des pèlerinages et rassemblements religieux.
L’esprit communautaire s’avère extrêmement important au sein de la culture gitane. La famille et l’individu passent après le groupe, qui est parfois constitué de 100 à 150 personnes. Parents et fils mariés continuent souvent à cohabiter dans les mêmes espaces.
L’enfant constitue la véritable richesse d’une famille. Par ailleurs, les personnes âgées et les personnes handicapées sont respectées et prises en charge par la famille.
La liberté est primordiale pour les gitans. Ceux sont aussi des populations très croyantes. Dans ce reportage, ces personnes sont protestantes, on y voit d’ailleurs un baptême par immersion dans l’eau.