Voyage au pays du sourire : le Népal

Dans cet article, je vous livre la préface du livre « NEPAL, un livre pour aider » que j’ai réalisé en 2016 après le séisme du 25 avril 2015 et dont des bénéfices ont été reversés à 2 associations.
Je mets une petite galerie de photos en attendant d’autres publications 🙂
A très vite.

Il y a eu Tintin au Tibet, cette histoire en images a bercé nos rêves d’enfance, ce beau récit d’amitié sur le toit du monde entre le reporter à la houppette et Tchang le naufragé de la catastrophe aérienne. Comment ne pas se laisser aller dans la clarté et l’ivresse des grands espaces blancs ?
La ligne claire des dessins d’Hergé.
Il y a eu Tintin au Tibet…
Et aujourd’hui il y a Frédéric au Népal. Je n’ai pu m’empêcher de faire le lien, Frédéric reporter photographe dont le coeur bat depuis des années pour les altitudes minérales de la chaîne himalayenne. Une épopée en étapes qui lui a permis de rencontrer petit à petit, en finesse, en douceur, ces gens souriants et chaleureux. Frédéric a construit des amitiés profondes et incères à Kathmandu et dans les villages hauts perchés. Quand on regarde ses photos, on sentirait presque les effluves de la terre après la pluie. Les couleurs éclatantes embaument, les verts et les bleus pétillent de saveurs acidulées, on y goûterait presque le thé vert mêlé à l’herbe fraîche. Observez donc les gestes du quotidien figés dans une cuisine, au coin d’un feu, autour d’une table, l’odeur douce et suave du riz, les parfums chauds et capiteux des épices nous éveillent aux sens. Le sens de la vie simple. Frédéric s’arrête, prend le temps de voir et fixe son regard du bout des doigts : clic, la photo est là, elle nous emmène, on voyage avec lui. Magie de la synesthésie, les couleurs ont des parfums, les images que l’on regarde provoquent des musiques, les sons naissent quand il capte le mouvement, les actions, les danses. Et puis il y eut la catastrophe des séismes de 2015. Frédéric partira à la recherche de ses amis en souffrance dans les décombres des rues modestes et des temples centenaires. Il partira pour témoigner aussi et récolter des fonds d’aide pour tous ces gens qui accueillent toujours avec le sourire le voyageur. Des amas de ruines, des villages détruits, des cabanes de fortune, des bâches de plastique pour seul abris et toujours ce sourire net, franc. Comment rester insensible à cette vitalité qui semble intacte dans cette détresse matérielle effroyable ? Et l’hiver arrive, la catastrophe trainera longtemps ses guêtres sur la vie de cette population au si beau sourire. L’ironie est que sur le toit du monde il y a des familles entières sans toit ni abris pour les protéger. Frédéric a voulu témoigner et nous offre ses images comme on offrirait un bouquet de solidarité et de partage. Les enfants des rues, les jeunes qui reconstruisent : cette énergie est là dans la ligne claire de ces images éclatantes de couleurs et de mouvements. Chaque voyage a apporté son lot de sensations et d’émotions. Chaque reportage porte en lui un fil rouge : celui du partage. Le désir profond de rencontrer et de faire connaissance. Or, dans un monde tourmenté, le meilleur moyen de combattre la peur de l’autre c’est bien de le rencontrer et de se choisir des compagnons de voyage. Le compagnon c’est celui avec qui on partage le pain, celui qui accompagne, qui marche à tes côtés un court moment ou des années ou toute une vie. Les photos de Frédéric expriment toutes cette soif d’apprendre : un gros plan sur un sourire ou un tissu, un plan large sur un village ou un paysage, tout transpire de ce regard qui veut montrer, certes, mais qui cherche surtout à apprendre. C’est là sa richesse, cette humilité à chercher un sens aux traces de pas qu’il laisse sur les chemins de ses errances. Chaque reportage est un merveilleux voyage et je vois autant d’humanisme dans le portrait du paysan normand que dans celui d’un enfant de Kathmandu ou encore dans le chanteur de rock sur une scène alternative. Laissez-vous porter par les histoires qu’il raconte en photos, laissez vous aller à rencontrer Frédéric au Népal ou ailleurs, vous verrez que sa musique est celle d’un être humain discret, presque timide qui s’efface derrière ses images puissantes et fortes. Les personnes qu’il saisit dans ses portraits expriment des cris ou des murmures, mais jamais ne sont muettes.

Merci à toi pour ces rencontres, Valérie Cuff


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *